Vous avez comme projet de vous lancer à votre compte mais vous vous posez encore quelques questions avant de sauter le pas ? Nous vous livrons ici quelques conseils pour bien débuter en tant que travailleur indépendant.
I. Phases de réflexion et de recherche
A. Se poser les bonnes questions
Lorsque l’on souhaite changer de travail ou se mettre à son compte, cela demande généralement un temps de réflexion. Prenez ce temps pour réfléchir à vos motivations. Qu’est-ce qui vous pousse à changer de métier ? De statut ? Qu’est-ce qui vous motive ? Quelles sont vos nouvelles attentes ?
Pour mieux appréhender ce changement, il est important de connaitre la réalité du terrain. Nous vous exposons les avantages et les inconvénients du travail en freelance.
Se lancer en tant que freelance présente plusieurs avantages : être son propre patron et appliquer sa propre stratégie, être libre de choisir ses horaires, son lieu de travail, ses missions et ses clients, négocier ses propres tarifs. A cela s’ajoute également la fierté d’avoir créé son propre business.
Toutefois, il faut prendre en considération les potentielles contraintes liées à ce statut notamment la gestion administrative et la comptabilité. Le travail en freelance demande également une bonne adaptabilité : trouver une forte motivation, les meilleurs moments pour être efficace, gérer son stress et la solitude mais aussi faire face à l’irrégularité des revenus.
Il est important de se sentir bien dans son environnement de travail. Si vous pratiquez le télétravail, pensez à réserver une pièce dédiée que vous pourrez équiper et aménager à votre goût. Si la solitude vous pèse, vous pouvez vous rendre dans des lieux d’échanges comme des espaces de coworking.
B. Se renseigner et choisir son statut juridique
Pour effectuer le choix de votre statut juridique, vous devez identifier vos besoins.
– Le statut d’auto-entrepreneur ou micro-entrepreneur
Le statut d’auto-entrepreneur ou micro-entrepreneur est idéal si vous souhaitez lancer votre activité.
Vous pouvez adopter ce régime si vous êtes déjà salarié et que vous souhaitez arrondir vos revenus avec une petite activité complémentaire. Les formalités administratives sont notamment allégées pour ce type de régime.
– Le portage salarial
Dans un premier temps, si vous souhaitez démarrer une nouvelle activité dont les investissements sont encore limités, vous pouvez opter pour le portage salarial. Ce statut vous permettra d’exercer votre activité de manière indépendante tout en bénéficiant toujours de certains bénéfices que confère le statut salarié (couverture sociale complète, assurance-chômage…).
– L’entreprise individuelle (EI) et l’entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL)
Le statut d’entreprise individuelle (EI) vous permet de créer votre entreprise rapidement, sans capital ni statuts à rédiger. Votre patrimoine privé est confondu avec votre patrimoine professionnel. Par conséquent, il n’y a pas de séparation entre vos biens et l’entreprise.
Pour le protéger, vous pouvez recourir à une entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL). Dans cette configuration, votre patrimoine personnel et votre patrimoine professionnel ne seront pas confondus. Pour passer de l’EI à l’EIRL, une déclaration d’affectation est à remplir.
– Les sociétés à capital EURL, SARL, SASU
- L’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL)
L’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) est une société à responsabilité limitée (SARL) permettant de se lancer seul en tant qu’entrepreneur dans la création d’une société. En effet, elle ne comporte qu’un seul associé, qui peut être une personne physique ou une personne morale.
- Société à responsabilité limitée (SARL)
La société à responsabilité limitée (SARL) est la plus répandue pour les sociétés mais ne peut être choisie pour les professions juridiques, judiciaires ou de santé (hors pharmaciens). Elle doit comporter au moins 2 associés (personnes physiques ou morales).
- Société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU)
La société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU) est une société par actions simplifiée (SAS) constituée par un seul associé (personne physique ou morale), dont il sera l’unique actionnaire. Il définit les règles d’organisation et le montant du capital social de l’entreprise. En revanche, la SASU ne peut être choisie pour les professions juridiques, judiciaires ou de santé.
Toutes les sociétés à capital social nécessitent un compte professionnel pour déposer leur capital social au moment de leur création afin d’obtenir un certificat de dépôt de fonds délivré par la banque et ainsi s’immatriculer au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS).
C. Etudier le marché
Effectuer une veille vous permettra d’être à l’écoute du marché et des tendances. Vous pourrez ensuite passer à la phase d’analyse (définir votre cible, identifier vos concurrents, les contraintes et opportunités du marché, les forces et les faiblesses de votre entreprise). Enfin vous vous attarderez sur la définition de vos stratégies de marketing et de communication.

Vous vous demandez peut-être quel est le bon taux horaire à facturer pour des missions en tant qu’auto-entrepreneur. En tant que freelances débutants, il peut être en effet difficile de le calculer. Pour facturer vos prestations, vous pouvez vous reposer sur quelques critères : votre profil (vos diplômes et formations, votre expertise, votre expérience), le travail requis (durée, quantité, échange, conseil), les cotisations et les taxes, les frais de matériels ou encore vos vacances. Le site Tauxhoraire.com pourra vous aussi aider dans vos calculs.
Avec ces éléments, vous serez en mesure de construire un business plan. Ce document écrit contenant vos objectifs, vos méthodes, votre chiffre d’affaires prévisionnel, vous permettra d’avoir une vision synthétique de votre projet. De plus, ce document est un gage de crédibilité qui pourra vous aider à obtenir des financements.
Lorsque l’on se lance à son compte, plusieurs aides peuvent être demandées (selon conditions) :
– L’aide à la création ou à la reprise d’entreprise (ACRE)
– L’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE)
– L’allocation de Solidarité Spécifique (ASS)
– La prime d’activité
– Les aides, subventions publiques et autres sources de financement (Bpifrance, les régions, l’ESS, NACRE)
– L’ADIE (association pour le droit à l’initiative économique)
II. Créer sa communauté et identifier les besoins de sa clientèle
A. Se créer un réseau
Pour lancer votre activité, votre réseau est un élément central. Commencez par développer vos supports de communication : cartes de visite, flyers, site internet, réseaux sociaux pour vous faire connaitre.

Soyez actifs et diversifiez vos méthodes : utilisez vos réseaux sociaux, faites de la publicité en ligne, allez à des événements et à des rencontres professionnelles, répondez à des annonces ou à des appels d’offres, envoyez des emailings, inscrivez-vous sur des plateformes de mise en relation tels que Malt, Codeur, Yoss ou encore Crème de la Crème pour trouver des missions et créez des partenariats avec d’autres freelances…
Par la suite, le bouche-à-oreille se développera. Pensez à demander à vos clients satisfaits de vous laisser une recommandation ou un avis.
Pour vous aider à organiser vos journées, il existe des outils simples tels que Google Agendas ou Trello où vous pourrez y indiquer vos tâches et vos rendez-vous. Rien de plus efficace qu’une to do list pour penser à tout !
B. Déterminer les besoins des clients et leur proposer des solutions de paiement adaptées
Pour satisfaire vos clients, la compréhension du besoin est essentielle. Le cahier des charges est un document qui protège à la fois le maître d’ouvrage et le maître d’œuvre de toute ambiguïté. A titre d’exemple, la plateforme Cahierdescharges.com propose différents modèles de cahiers des charges en fonction des prestations souhaitées.
Pour créer des devis et des factures au design professionnel, vous pouvez vous appuyer sur l’outil facture.net. Pour être valable, une facture doit comporter des mentions obligatoires. Deux exemplaires sont à prévoir, un pour votre client et un pour vous.
Une fois la prestation réalisée, c’est le moment de l’encaissement client. En fonction de vos besoins, il existe plusieurs solutions possibles :
– Les virements
– Les terminaux de paiement (TPE) pour l’encaissement par carte bancaire
Les TPE permettent par ailleurs de proposer des options à vos clients, comme les pourboires, le paiement en X fois ou différé, la prise de caution ou encore diversifier les moyens de paiements acceptés (CB/VISA, Mastercard, Maestro, AMEX, JSB, Alipay, Google Pay, Apple Pay…).
KyPay propose des offres tout-en-un à l’achat, à la location ou par abonnement pour répondre aux besoins de tous les professionnels.
– Le contrat de vente à distance si vous possédez un site e-commerce
KyPay propose également des solutions de vente à distance pour encaisser vos clients 7j/7 et 24h/24.
L’offre inclut en plus d’un terminal et/ou d’un contrat de vente à distance un compte pro, un IBAN FR, un Web Banking pro, une carte Mastercard (option), un TPE virtuel et des frais de transaction inférieurs à ceux du marché.
Il existe une multitude de solution mais nous vous recommandons de sélectionner 2 à 3 méthodes maximum pour simplifier la gestion de vos finances.
N’hésitez pas à consulter le Forum d’entraide Auto-Entrepreneur.fr pour chercher des réponses parmi les questions déjà posées par d’autres personnes, poser vos propres questions et échanger avec la communauté d’auto-entrepreneurs.
En résumé, devenir travailleur indépendant c’est avant tout challengeant ! Mais cela nécessite toutefois un peu de préparation. Pensez à vous renseigner sur le marché du travail, à développer votre réseau, à réfléchir à vos tarifs et aux solutions de paiement pour encaisser vos clients.